Avec un à deux bébés sur 1000 qui naissent avec un pied courbé vers l’intérieur ou l’extérieur, le pied bot est l’une des malformations congénitales les plus répandues chez les nouveau-nés. Elle ne présente toutefois aucun risque pour l’enfant et peut rapidement être corrigée. On en discute avec Diane Burelle, orthésiste chez Équilibre.
Le pied bot est une malformation osseuse du pied qui est souvent accompagnée d’une rétraction des tendons et des muscles qui touche entre un et deux nouveau-nés sur 1000. De ce nombre, le tiers est atteint aux deux pieds alors que les deux tiers des nouveau-nés atteints sont de sexe masculin. Dans la plupart des cas, cette malformation est détectée dès les premiers mois de la grossesse. Lorsque prise en charge rapidement, elle est facilement traitable et laisse très peu de séquelles chez l’enfant.
Quatre types de pieds bots, une seule façon de les traiter
Le pied bot peut désigner plusieurs malformations distinctes du pied qui sont regroupées en quatre catégories : le pied bot varus, le pied bot équin, le pied bot talus ainsi que le pied bot valgus. Un même enfant pourrait présenter plusieurs formes de pied bot.
Voici la définition des 4 types de pied bot :
- Le pied bot varus se manifeste par la plante du pied tournée vers l’intérieur, laissant ainsi le pied en forme de banane.
- Son contraire est le pied bot valgus, qui lui, est tourné vers l’extérieur.
- Le pied bot équin, que l’on appelle souvent le « sabot de cheval », se traduit quant à lui par une extension forcée faisant que seule la pointe du pied touche au sol, provoquant ainsi une contraction du talon d’Achille.
- Le pied bot talus, comme son nom le suggère, signifie que seul le talon touche au sol, ce qui provoque une flexion vers la jambe.
Diane nous explique que la combinaison du pied bot varus et équin est la forme la plus répandue. Même si ces quatre types de pieds bots se manifestent différemment, les façons de les corriger, elles, se ressemblent considérablement.
Une malformation sans cause et sans douleur
Encore à ce jour, aucune cause n’est clairement définie, on dit donc du pied bot qu’il est idiopathique. Bien que plusieurs aient longtemps soutenu le fait que le tabagisme chez la mère pouvait provoquer le pied bot, aucune étude concrète ne révèle qu’il s’agit d’une cause réelle. Dans certains cas, le pied bot peut être héréditaire et donc, associé à certains désordres génétiques. Celui-ci n’est pas douloureux, sauf lorsqu’il n’est pas pris en charge.
« La malformation ne provoque pas de douleur à la naissance. La situation peut toutefois s’aggraver avec le temps si elle n’est pas soignée. C’est dans ces cas-là que la malformation vient limiter le mouvement du pied et donc, causer des problèmes du côté de la démarche et de la posture de l’enfant. »
Une prise en charge dès la naissance
De plus en plus, l’enfant est pris en charge dès la naissance par le service orthopédique de l’hôpital où celui-ci est né.
« On ne peut pas guérir un pied bot, mais on peut toutefois le corriger. Lorsqu’il est corrigé, on peut tout de même observer quelques nuances avec le pied dit normal, mais rien qui ne gêne les déplacements. Un enfant naissant avec un pied bot doit toutefois être surveillé, car dans certains cas, surtout chez l’enfant en pleine croissance, la malformation pourrait revenir. »
À titre indicatif, on dit que plus de 70 cas de pieds bots sont traités chaque année au CHU
Sainte-Justine. La première étape est celle du plâtre avec manipulations dans le but d’atteindre un plateau, ou une correction complète. S’en suit le port d’orthèses ou de bottines, qui devront être portées 23h sur 24 par l’enfant, et qui vise à maintenir le pied dans la bonne position. C’est plus tard, lorsque l’enfant commence à marcher, qu’il devra porter une orthèse plantaire dans sa chaussure.
« Dans certains cas, lorsque la correction est incomplète ou que la déformation ne peut être corrigée par un simple plâtre, des orthèses ou des bottines, la chirurgie s’impose. Mais c’est de plus en plus rare. »
Un quotidien comme celui de tous les autres enfants
Un enfant qui porte les bonnes chaussures et les bonnes orthèses peut fonctionner comme tous les autres enfants. Il peut jouer dehors et même pratiquer des sports comme le soccer, le ski et le karaté, Diane recommande même que celui-ci demeure actif.
Consultez notre définition complète du pied bot pour en apprendre plus sur cette malformation congénitale.
----------
DIANE BURELLE
Diane travaille pour Équilibre depuis maintenant plus de trente ans. De technicienne en ajustement de chaussures à orthésiste, elle a toujours aimé travailler avec les enfants. Depuis plusieurs années, elle travaille de pair avec des physiatres pour enfant à notre Clinique médicale Chemin Chambly, à Longueuil, ainsi qu’à Beloeil et Granby.